Tirés vers le bas par la guerre des prix, les taux des crédits s’établissent en moyenne à 1,46 % en mai. Les banques semblent avoir concentré leurs efforts sur les ménages les plus modestes.
Les ménages désireux de devenir propriétaires de leur logement continuent de bénéficier de conditions de financement très avantageuses. Les taux des crédits immobiliers (hors assurance et coût des sûretés) se sont établis en moyenne à 1,46 % en mai, contre 1,47 % en avril , selon les chiffres publiés ce mardi par l’Observatoire Crédit Logement/CSA, qui fait référence sur le marché.
Depuis le début de l’année, les taux des crédits ont ainsi tendance à diminuer légèrement. Ils étaient pourtant repartis à la hausse en début d’année dernière sur fond de repli progressif de la politique de soutien à l’économie de la Banque centrale européenne . Celle-ci avait contribué à ce que le coût des crédits touche un point bas à la fin de l’année 2016 (avec des taux à 1,28 % en moyenne en novembre 2016, selon l’Observatoire).
Des taux réels au plus bas
Compte tenu du repli de mai, les taux sont revenus à un niveau proche de celui enregistré en début d’année dernière. Dans le même temps l’inflation s’est accélérée. En conséquence, « les taux d’intérêt réelsn’ont jamais été aussi bas depuis le début des années 2000 », souligne l’Observatoire Crédit Logement/CSA.
« Une concurrence par les taux toujours très vive entre établissements de crédit », explique cette situation exceptionnelle, précise-il. Les banques chercheraient notamment à soutenir la demande des ménages à l’heure où ceux-ci peuvent être confrontés à la diminution de certaines aides publiques pour l’accès à la propriété actée en 2017 ou à la hausse des prix de l’immobilier .
Des baisses de taux pour les plus modestes
Dans ces conditions, les banques semblent avoir concentré leurs efforts sur les ménages les plus modestes. De fait, ce sont les ménages les moins aisés qui ont connu la plus forte détente en matière de coût d’emprunt entre la fin de l’année dernière et le mois de mai. Les banques continuent, par ailleurs, d’allonger la durée de leurs crédits. En mai, la durée moyenne des prêts accordés était proche de 19 ans (224 mois), en hausse de 6 mois depuis le début de l’année 2018.
L’activité du marché de l’immobilier reste cependant « à la peine », selon l’Observatoire. A ses yeux, les efforts déployés par les banques ne sont plus suffisants pour toujours compenser l’impact de la hausse des prix de l’immobilier sur la capacité des ménages à acquérir leur logement. L’Observatoire ne tient pas compte des opérations de rachats de crédit qui avaient explosé à la faveur de la baisse des taux et tiré la production de nouveaux crédits à des niveaux records.
Ces opérations ont cependant radicalement chuté. Selon les statistiques publiées mardi par la Banque de France, la part de renégociations et rachats dans les crédits à l’habitat était légèrement supérieure à 19 % en avril alors qu’elle était de l’ordre de 50 % il y a encore un an.